Le CNRS s’apprête à couper l’accès, le 1 janvier 2026, au Web-of-Science, WoS. Le CNRS paie cet accès au WoS pour les personnels rattachés à ses unités : chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants, personnels d’appuis. Cette coupure est argumentée par la lutte contre la bibliométrie. Mais le WoS, c’est bien plus que cela : c’est l’accès à la connaissance. Couper l’accès au WoS, c’est d’abord et avant tout interrompre la chaine de la connaissance. La perte sera plus grande que le gain.
Cette suppression de l’accès au WoS est l’annonce d’un décrochage de la recherche des entités CNRS qui va s’amplifier si un tel abonnement n’est pas compensé par nos universités ou nos écoles. Le message du Directeur Général Délégué à la Science du CNRS en arguant de lutte contre la "bibliométrie commerciale" https://lnkd.in/ekiDCNqc est une supercherie pour masquer les soucis financiers du CNRS, soucis bien réels, et par-delà, ceux de l’ESR français. Ça ne trompe personne.
Mais le WoS est, d’abord et avant toutes choses, la plus efficace des possibilités d’accès à l’information pour la plus grande partie du monde académique. Le WoS est un formidable outil de bibliographie avant d’être un outil de bibliométrie. Qui ne se soucie pas de la « graphie » peut parfaitement en faire un usage intense et efficace pour sa recherche sans se soucier de la « métrie ». En d’autres termes, ne voit la bibliométrie que celui qui s’en soucie.
Avec cette interruption d’accès au Web-of-Science, la recherche des laboratoires du CNRS va connaitre des difficultés croissantes qui annonce des heures sombres pour la recherche française. Les universités et les écoles, auront-elles les moyens de compenser. J’en doute au vu des restrictions budgétaires gouvernementales en cours.