Deux offres de M2 en écologie végétale sur les écosystèmes riverains
Sujet de M2 Pro : Evaluation du statut hydrique des forêt alluviales rhodanienne : approche combinée par télédétection et écophysiologie.
Problématique : les méthodes de télédétection IRT permettent-elles d’évaluer précocement un stress hydrique des forêts alluviales à l’échelle du peuplement ?
Objectif : Evaluer in situ la réponse de la canopée à un stress hydrique mis en évidence par des mesures écophysiologiques afin d’évaluer la corrélation avec des mesures de télédétection thermique
Description : Les forêts alluviales souffrent fréquemment de leur déconnexion avec la rivière du fait de l’altération physique des cours d’eau, et notamment l’abaissement du niveau des nappes alluviales par les pompages agricoles, l’incision du lit mineur, ou encore l’exhaussement des terrasses alluviales par sédimentation [1]. De plus, le changement climatique risque d’intensifier les stress hydriques de ces milieux du fait de sécheresses de plus en plus intenses et fréquentes [2]. Être capable de détecter les signes précurseurs d’un changement de l’état de santé de ces milieux est donc crucial pour pouvoir limiter l’impact sur les fonctions écosystémiques associées. Or les réponses précoces aux stress chez les arbres sont bien souvent d’ordre écophysiologiques, et se ne se traduisent que plus tard par une baisse de croissance et de production de biomasse [3]. Un des moyens de quantifier ce stress hydrique à plusieurs échelles de temps consiste à mesurer le potentiel hydrique et l’efficience d’utilisation de l’eau. Le travail de l’étudiant·e consistera dans un premier temps à analyser les données d’efficience d’utilisation de l’eau, de potentiel hydrique et mesures IRT comparant les sites stressés et non stressés de l’Ain et du Rhône collectées en 2022. Il·elle participera ensuite à la récolte des échantillons de feuilles sur différents individus de parcelles marquées par un stress hydrique ou sans stress hydrique afin d’en mesurer le potentiel hydrique sur les trois sites choisis pour 2023 sur le gradient latitudinal rhodanien. Ces mesures permettront de comparer le fonctionnement des différents sites d’un point de vue écophysiologique, corroborant ou non les hypothèses sur le statut hydrique des sites construites sur les données IRT préalables acquises par l’UMR EVS.
Lieu du stage : UMR 5023 LEHNA (Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés) au sein de l’équipe EVZH (Ecologie Végétale et Zones Humides), 6 rue Raphaël Dubois, 69100 Villeurbanne (69)
Encadrement : Antoine VERNAY, maitre de conférences au LEHNA (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), éq. EVZH et Baptiste MARTEAU, chercheur CNRS de l’ENS, éq. EVS (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
Conditions : 6 mois max, 2023. La gratification mensuelle se conformera au standard en vigueur au 01/01/2023. L’étudiant·e sera accueilli·e au LEHNA, dans l’équipe EVZH et pourra être amené·e à faire quelques jours de travail au laboratoire EVS, sur le site de l’ENS de Lyon. L’ensemble du matériel nécessaire est disponible au laboratoire. Des jours de terrain sont également à prévoir (pris en charge). Pour postuler, envoyez CV et lettre de motivation avant le 01/11/2022.
Profil recherché : Etudiant·e en 2ème année de master pro, avec un parcours solide en écologie et/ou écophysiologie végétale. Un attrait pour le travail de terrain et de laboratoire est nécessaire. Des compétences de base dans l’environnement R sont nécessaires, sans qu’une véritable expertise soit exigée. Une initiation aux SIG et en analyses statistiques spatiales seraient un plus. Une curiosité sur le fond du sujet et un esprit critique et constructif sont tout aussi indispensables que le socle de connaissances thématiques afin de profiter pleinement de cette expérience de recherche au sein de l’équipe. Une communication dynamique et une participation active à la vie de laboratoire et l’ensemble de l’équipe seront vivement appréciées.
Références :
1 - Dufour, S. and Piégay, H. (2004) Guide de gestion des forêts riveraines de cours d’eau
2 - Reid, A.J. et al. (2019) Emerging threats and persistent conservation challenges for freshwater biodiversity. Biological Reviews 94, 849–873
3 - Vernay, A. et al. (2018) Carry-over benefit of high internal N pool on growth and function of oak seedlings (Quercus petraea) competing with Deschampsia cespitosa. Forest Ecology and Management 419–420, 130–138
Sujet de M2 recherche : Impact des éclusées sur le développement de la végétation de bancs alluviaux
Résumé du projet : Les éclusées sont des variations rapides et fortes des débits dans les cours d’eau liées à la production électrique tels qu’on peut les observer sur la rivière d’Ain. L’effet des éclusées sur l’écologie du cours d’eau est étudié par la communauté scientifique et mentionné dans la littérature depuis plusieurs années (nommées hydropeaking par Jackson et al., 1991). Cependant, la plupart des études se sont focalisées sur l’effet des éclusées sur la faune (en particulier les poissons et les invertébrés) et très peu sur la végétation (revue dans Béjarano et al. 2018). Pourtant, la végétation est sensible aux alternances d’inondations/exondations et aux changements de contrainte et de température liés aux éclusées, en particulier pour les premiers stades de développement (germination et plantules), avec des différences importantes entre espèces (Bejarano et al. 2020).
L’objectif de ce projet est de quantifier la réponse de la végétation herbacées des bancs alluviaux aux contraintes induites par les éclusées. La réponse de la végétation sera étudiée par une approche expérimentale en mésocosmes menée sur une dizaine d’espèces colonisant les bancs alluviaux de la rivière d’Ain. Nous évaluerons ainsi de façon contrôlée l’impact des contraintes générées par les éclusées, en particulier la répétition d’inondations et exondations et le dépôt de sédiments fins à la surface des plantes. L’établissement de la végétation (germination et survie des plantules) mais également la résistance des plantules (traits de croissance, traits foliaires et photosynthétique, biomécaniques et écophysiologiques) seront étudiés.
Localisation : Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés (LEHNA, UMR 5023) ; Université Lyon 1 ; 3-6 Rue Raphaël Dubois ; 69100 Villeurbanne
Encadrement et contact : Sara Puijalon : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. https://umr5023.univ-lyon1.fr/annuaire/details/1/139-puijalon-sara
Antoine Vernay : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
https://umr5023.univ-lyon1.fr/annuaire/details/1/299
Pour postuler, envoyez CV et lettre de motivation avant le 01/11/2022.
Profil du candidat ou de la candidate :
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Connaissances en biologie/physiologie végétale et en écologie
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Attrait pour les travaux sur le terrain et en laboratoire
Bejarano, M. D., Jansson, R., Nilsson, C. (2018). Biological Reviews, 93: 658-673.
Bejarano, M.D., Sordo-Ward, A., et al. C. (2020). Ecological Applications, 30 (4), e02076.
Jackson, D. C., Brown, A. V. & Davies, W. D. (1991). Rivers 2, 190–197.